Linguiste théoricien et praticien, je me devais de mettre le français à l’honneur, lors de mon initiation au tournage et montage de supports, pour produire des vidéos, à destination des réseaux sociaux.


Comme les réseaux sociaux du type Instagram et TikTok ne faisaient pas partie de mon univers avant l’expérimentation Colombes Inside et que, par ailleurs, je ne savais pas quels domaines du français pourraient intéresser et faire tendance sur ces réseaux, j’ai dû demander aux membres de l’équipe de m’éclairer, de me guider, et de m’aider à faire des choix.

Les jeunes m’ont fait entrer et vivre dans leur monde. Ils attendent une problématique par vidéo. Ils ne veulent surtout pas un cours scolaire. Ils attendent des vidéos courtes, impactantes, claires et simples, à la fois drôles et instructives, qui ne nécessitent pas de prise de tête pour être comprises.

Les jeunes m’ont éduqué, et je me suis laissé éduquer. Ma première mentore, Entfiya, m’appelle d’ailleurs son poulain, et m’a sensibilisé au fait que, sur les réseaux sociaux, une série de vidéos se construit autour d’un « concept ». Elle a baptisé mon concept « Le français avec Madou ».

@colombes.inside Le concept “Le français avec Madou” te propose de t’expliquer des erreurs courantes que les Français font, mais pas seulement. Les erreurs sont nommées et catégorisées. Par exemple, pour cette première vidéo de la série, l’erreur considérée est le pléonasme, qui nous renvoie à un problème d’économie du langage : éviter les pléonasmes permet de faire l’économie de sens inutiles ou superflus, qui n’apportent rien de plus. #pléonasme #colombes #français #bacdefrançais #figuresdestyle #colombesinside ♬ son original - Colombes Inside
Pour ce concept, encadrants et apprenants m’ont convaincu d’écarter et d’abandonner les accords du participe passé ou les difficultés de distinction des homophones tels que « ces/c’est/s’est/ses ». Ces thèmes nécessitent une explication visuelle et écrite alors que mon concept est oral, actuellement.

Pour « Le français avec Madou », toute l’équipe s’est accordée sur les figures de style. Chérazade (encadrante) et Mina (apprenante) ont déterminé la cible : les élèves de Première.

 

 L’ampleur des changements que je devais opérer par rapport à l’enseignement scolaire pour parvenir à produire une vidéo d’une minute et l’obsession de réussir chaque vidéo en « one shot » m’ont mis sous pression, donné un trac paralysant, et fait perdre mes moyens. 

Il faut ajouter que je ne suis pas encore à l’aise devant une caméra. Sur ces points, les encadrants sont entrés en scène. Ils m’ont assuré que la réussite en « one shot » n’était pas le but, et que les imperfections sont corrigeables au montage. Ils m’ont montré comment m’y prendre pour réussir.

Avec le concours de toute l’équipe, j’ai pu réaliser trois vidéos. Chacune porte sur une seule figure de style : pléonasme, hyperbole et litote. Lors des montages, Entfiya – encore elle – a fait opérer la magie des effets spéciaux et de la musique dans la première vidéo, et Erwan dans les deux dernières. 

Bravo à Erwan d’avoir eu l’idée de commencer celles-ci par des extraits de film et de chanson. Ces deux apprenants-tuteurs m’ont initié à leur art d’enjolivement des vidéos.

Toutes ces considérations déterminent que mes vidéos sont bien plus le fruit d’un travail collectif et collaboratif que d’un travail personnel. Je n’en suis pour autant pas moins fier.



Cette expérience a permis au sexagénaire que je suis de beaucoup apprendre, et par ailleurs :

  • de connaître et comprendre les attentes des jeunes, et d’admettre qu’un fossé abyssal sépare leur façon de faire et voir les choses de celle des gens de ma génération. 
  • de passer désormais de celui qui ne comprenait pas leur engouement pour les réseaux sociaux à leur complice et partenaire d’échanges de bons plans sur ces mêmes réseaux.
  • de rajeunir de trente cinq ans, pour me retrouver ainsi dans la fourchette haute du public initialement ciblé par Colombes Inside, celui des 18-35 ans. Merci à l’équipe pour ces résultats.
  • d’acquérir de solides techniques qui me permettent de produire des vidéos captivantes, seul.

Ces évolutions me serviront énormément dans mon projet entrepreneurial. Dans ce cadre, David CADASSE me conseille de partager mes connaissances scientifiques sous forme de contes pédagogiques.


C’est là une annonce : « Le français avec Madou » se poursuivra et s’améliorera.